interview
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Nous : Le livre des étoiles est votre premier roman jeunesse. Pourquoi avez-vous choisi d'écrire pour la jeunesse ? Et pourquoi plus précisément dans le genre fantastique ?
Erik L'Homme : Ce sont deux rencontres qui m'ont conduit à écrire un roman fantastique pour la jeunesse. J'ai d'abord eu la chance, et l'honneur, de faire la connaissance de Jean-Philippe Arrou-Vignod, auteur et directeur de collection chez Gallimard Jeunesse. J'ai ensuite découvert Harry Potter. J'ai dévoré les trois premiers tomes en quelques jours, et j'ai ressenti cette lecture comme un défi : pouvait-on écrire une histoire de sorciers après Harry Potter ? Plongé depuis l'enfance dans l'univers des contes et légendes, amateur de SF et de Fantasy (autant d'influences que j'assume pleinement), l'idée du Livre des Etoiles m'est venue assez naturellement. Je l'ai proposée à Jean-Philippe, qui a été emballé. Voilà comment tout a commencé !
Nous : Avez-vous rencontré des difficultés pour vous adapter à un public de jeunes lecteurs ?
Erik L'Homme : Je n'ai pas d'enfant, je n'exerce pas de métier en rapport direct avec les jeunes, je suis même totalement déconnecté de ce qui constitue aujourd'hui leur univers ! Et pourtant… je me sens en phase avec eux ! J'essaie simplement d'imaginer l'enfant que j'ai pu être. Et je m'adresse à tout ce qui me semble intemporel et universel chez un jeune, à ce qui traverse les modes et les époques : le goût de l'aventure, l'attrait du mystère, le bonheur de l'amitié, le besoin de rire, l'envie d'être courageux, de vivre des choses folles… Le public des jeunes est un très beau public. Il exige le meilleur d'un auteur, lui enseigne l'humilité en l'obligeant à s'effacer derrière une histoire, et lui offre en retour son enthousiasme et sa confiance.
Nous : Le Livre des Etoiles s'appuie sur des légendes bretonnes : le pays d'Ys rappelle invariablement la cité engloutie du même nom. Avez-vous des relations particulières avec la Bretagne ?
Erik L'Homme : Je ne possède aucun lien de famille avec la Bretagne. Mais j'ai passé, petit, d'inoubliables vacances d'été avec mes parents dans la région de Concarneau. J'ai également eu la chance de vivre une enfance sans télévision. Le soir, mon père nous lisait, à mes frères et à moi, des histoires au coin du feu. Mon enfance a ainsi été bercée par les contes, légendes et récits mythologiques, qui faisaient la part belle à l'épopée arthurienne et autres histoires celtes !
Nous : Dans votre livre, la technologie moderne côtoie chevaliers et magiciens. Que vous a apporté le mélange de ces deux univers ?
Erik L'Homme : Avec Le Pays d'Ys, j'ai créé le monde dans lequel j'aurais aimé vivre : un mélange de Moyen-age (je suis historien médiéviste de formation !) et de modernité. De vie rude et de confort. De rêve et de réalité. Un monde qui me ressemble, en définitive, et dans lequel je me suis senti à l'aise pour donner vie à mes personnages !
Nous : L'histoire de cette trilogie est fondée sur un univers celte. Pourquoi avoir mis en place une guilde des sorciers plutôt qu'une communauté de druides ?
Erik L'Homme : A cause de ma sensibilité d'historien, sans doute. Les druides ont existé, même s'ils ont emporté avec eux la plupart de leurs secrets. Je ne me serais pas senti le droit, avec eux, de prendre trop de libertés. Par contre une Guilde de Sorciers, créée de toutes pièces, laissait la porte ouverte à l'imagination ! De la même façon, la magie des Graphèmes, inspirée d'une riche tradition runique, était plus facile à mettre en place qu'une magie "oghamique" dont on ne sait finalement pas grand-chose et que j'ai abandonnée aux mystérieux Korrigans.
Nous : Le Guillemot de Troïl est un palmipède proche du pingouin que l'on trouve en Europe. Existe-t-il un quelconque rapport entre cet oiseau et le nom de votre héros ?
Erik L'Homme : A l'époque où je cherchais un nom pour mon héros, le pétrolier Erika faisait naufrage au large des côtes bretonnes, provoquant une immense catastrophe écologique. Parmi les oiseaux les plus touchés par cette monstrueuse marée noire figurait le Guillemot de Troïl. Il m'a alors semblé naturel de le mettre à l'abri de la folie des hommes, dans mon pays d'Ys, et de donner son nom, comme un hommage, à mon Apprenti-Sorcier…
Nous : "L'univers incertain" est-il votre vision de l'autre monde que l'on retrouve chez les Celtes ?
Erik L'Homme : Non. Le Monde Incertain serait plutôt un reflet du nôtre ! En fait, j'ai passé plusieurs années de ma vie à voyager, privilégiant les régions encore sauvages de notre planète, où l'Occidental perd ses repères et ses certitudes. Dans des contrées comme les montagnes d'Afghanistan ou l'archipel des Philippines, le monde devient vraiment "incertain" ! J'ai d'ailleurs placé dans le Monde Incertain du Livre des Etoiles des éléments pris de mes voyages : le Peuple de la Mer, la cité de Ferghânâ, les forêts de l'Irtych Violet…
Nous : Vous devez recevoir des réactions d'enfants quant à votre trilogie. Comment ont-ils perçu les deux premiers tomes ?
Erik L'Homme : Je reçois en effet du courrier de lecteurs, et je me déplace beaucoup, dans les Salons, les bibliothèques et les écoles. Je suis à chaque fois surpris et ému par l'enthousiasme des enfants. C'est une émotion qui ne s'érode pas. Leurs visages épanouis, leurs yeux brillants sont finalement la plus belle des récompenses. Cet accueil fait au Livre des Etoiles me touche d'autant plus que, sans campagne de promotion particulière, le succès des premiers tomes est essentiellement dû au bouche-à-oreille…
Nous : Étant jeune, étiez-vous vous-même adepte de ce genre de littérature ?
Erik L'Homme : J'ai toujours été un grand lecteur, aux goûts éclectiques. Les Club des Cinq, Langelot Agent Secret et Signe de Piste, les Jules Verne et Alexandre Dumas, les Tintin, Astérix et Lucky Luke ont accompagné toute mon enfance. La découverte du Seigneur des Anneaux à l'adolescence a été un choc et m'a ouvert la voie de la Fantasy et de la SF : Vance, Herbert, Moorcock, Le Guin, Card… Une voie que j'ai toujours plaisir aujourd'hui à emprunter !
Nous : Quels sont vos projets ?
Erik L'Homme : Ils sont littéraires et nombreux, tournés vers la jeunesse et au-delà. Contes, récits de voyage, romans… Je préfère ne pas en dire plus ! Reste maintenant à trouver le temps et le courage de m'y atteler !Nous : Question subsidiaire : qu'est-ce que vous vouliez devenir lorsque vous étiez enfant ?Erik L'Homme : Quand j'étais enfant, je voulais être Prince. Puis c'est l'archéologie qui m'a enthousiasmé, une archéologie façon Indiana Jones ! Plus tard, fasciné par Rimbaud, je me suis imaginé poète. Adulte enfin, j'ai songé au métier d'écrivain pour réaliser mon rêve d'enfant : devenir le Prince de mes propres royaumes…
Erik L'Homme : Ce sont deux rencontres qui m'ont conduit à écrire un roman fantastique pour la jeunesse. J'ai d'abord eu la chance, et l'honneur, de faire la connaissance de Jean-Philippe Arrou-Vignod, auteur et directeur de collection chez Gallimard Jeunesse. J'ai ensuite découvert Harry Potter. J'ai dévoré les trois premiers tomes en quelques jours, et j'ai ressenti cette lecture comme un défi : pouvait-on écrire une histoire de sorciers après Harry Potter ? Plongé depuis l'enfance dans l'univers des contes et légendes, amateur de SF et de Fantasy (autant d'influences que j'assume pleinement), l'idée du Livre des Etoiles m'est venue assez naturellement. Je l'ai proposée à Jean-Philippe, qui a été emballé. Voilà comment tout a commencé !
Nous : Avez-vous rencontré des difficultés pour vous adapter à un public de jeunes lecteurs ?
Erik L'Homme : Je n'ai pas d'enfant, je n'exerce pas de métier en rapport direct avec les jeunes, je suis même totalement déconnecté de ce qui constitue aujourd'hui leur univers ! Et pourtant… je me sens en phase avec eux ! J'essaie simplement d'imaginer l'enfant que j'ai pu être. Et je m'adresse à tout ce qui me semble intemporel et universel chez un jeune, à ce qui traverse les modes et les époques : le goût de l'aventure, l'attrait du mystère, le bonheur de l'amitié, le besoin de rire, l'envie d'être courageux, de vivre des choses folles… Le public des jeunes est un très beau public. Il exige le meilleur d'un auteur, lui enseigne l'humilité en l'obligeant à s'effacer derrière une histoire, et lui offre en retour son enthousiasme et sa confiance.
Nous : Le Livre des Etoiles s'appuie sur des légendes bretonnes : le pays d'Ys rappelle invariablement la cité engloutie du même nom. Avez-vous des relations particulières avec la Bretagne ?
Erik L'Homme : Je ne possède aucun lien de famille avec la Bretagne. Mais j'ai passé, petit, d'inoubliables vacances d'été avec mes parents dans la région de Concarneau. J'ai également eu la chance de vivre une enfance sans télévision. Le soir, mon père nous lisait, à mes frères et à moi, des histoires au coin du feu. Mon enfance a ainsi été bercée par les contes, légendes et récits mythologiques, qui faisaient la part belle à l'épopée arthurienne et autres histoires celtes !
Nous : Dans votre livre, la technologie moderne côtoie chevaliers et magiciens. Que vous a apporté le mélange de ces deux univers ?
Erik L'Homme : Avec Le Pays d'Ys, j'ai créé le monde dans lequel j'aurais aimé vivre : un mélange de Moyen-age (je suis historien médiéviste de formation !) et de modernité. De vie rude et de confort. De rêve et de réalité. Un monde qui me ressemble, en définitive, et dans lequel je me suis senti à l'aise pour donner vie à mes personnages !
Nous : L'histoire de cette trilogie est fondée sur un univers celte. Pourquoi avoir mis en place une guilde des sorciers plutôt qu'une communauté de druides ?
Erik L'Homme : A cause de ma sensibilité d'historien, sans doute. Les druides ont existé, même s'ils ont emporté avec eux la plupart de leurs secrets. Je ne me serais pas senti le droit, avec eux, de prendre trop de libertés. Par contre une Guilde de Sorciers, créée de toutes pièces, laissait la porte ouverte à l'imagination ! De la même façon, la magie des Graphèmes, inspirée d'une riche tradition runique, était plus facile à mettre en place qu'une magie "oghamique" dont on ne sait finalement pas grand-chose et que j'ai abandonnée aux mystérieux Korrigans.
Nous : Le Guillemot de Troïl est un palmipède proche du pingouin que l'on trouve en Europe. Existe-t-il un quelconque rapport entre cet oiseau et le nom de votre héros ?
Erik L'Homme : A l'époque où je cherchais un nom pour mon héros, le pétrolier Erika faisait naufrage au large des côtes bretonnes, provoquant une immense catastrophe écologique. Parmi les oiseaux les plus touchés par cette monstrueuse marée noire figurait le Guillemot de Troïl. Il m'a alors semblé naturel de le mettre à l'abri de la folie des hommes, dans mon pays d'Ys, et de donner son nom, comme un hommage, à mon Apprenti-Sorcier…
Nous : "L'univers incertain" est-il votre vision de l'autre monde que l'on retrouve chez les Celtes ?
Erik L'Homme : Non. Le Monde Incertain serait plutôt un reflet du nôtre ! En fait, j'ai passé plusieurs années de ma vie à voyager, privilégiant les régions encore sauvages de notre planète, où l'Occidental perd ses repères et ses certitudes. Dans des contrées comme les montagnes d'Afghanistan ou l'archipel des Philippines, le monde devient vraiment "incertain" ! J'ai d'ailleurs placé dans le Monde Incertain du Livre des Etoiles des éléments pris de mes voyages : le Peuple de la Mer, la cité de Ferghânâ, les forêts de l'Irtych Violet…
Nous : Vous devez recevoir des réactions d'enfants quant à votre trilogie. Comment ont-ils perçu les deux premiers tomes ?
Erik L'Homme : Je reçois en effet du courrier de lecteurs, et je me déplace beaucoup, dans les Salons, les bibliothèques et les écoles. Je suis à chaque fois surpris et ému par l'enthousiasme des enfants. C'est une émotion qui ne s'érode pas. Leurs visages épanouis, leurs yeux brillants sont finalement la plus belle des récompenses. Cet accueil fait au Livre des Etoiles me touche d'autant plus que, sans campagne de promotion particulière, le succès des premiers tomes est essentiellement dû au bouche-à-oreille…
Nous : Étant jeune, étiez-vous vous-même adepte de ce genre de littérature ?
Erik L'Homme : J'ai toujours été un grand lecteur, aux goûts éclectiques. Les Club des Cinq, Langelot Agent Secret et Signe de Piste, les Jules Verne et Alexandre Dumas, les Tintin, Astérix et Lucky Luke ont accompagné toute mon enfance. La découverte du Seigneur des Anneaux à l'adolescence a été un choc et m'a ouvert la voie de la Fantasy et de la SF : Vance, Herbert, Moorcock, Le Guin, Card… Une voie que j'ai toujours plaisir aujourd'hui à emprunter !
Nous : Quels sont vos projets ?
Erik L'Homme : Ils sont littéraires et nombreux, tournés vers la jeunesse et au-delà. Contes, récits de voyage, romans… Je préfère ne pas en dire plus ! Reste maintenant à trouver le temps et le courage de m'y atteler !Nous : Question subsidiaire : qu'est-ce que vous vouliez devenir lorsque vous étiez enfant ?Erik L'Homme : Quand j'étais enfant, je voulais être Prince. Puis c'est l'archéologie qui m'a enthousiasmé, une archéologie façon Indiana Jones ! Plus tard, fasciné par Rimbaud, je me suis imaginé poète. Adulte enfin, j'ai songé au métier d'écrivain pour réaliser mon rêve d'enfant : devenir le Prince de mes propres royaumes…
l€maraudeur- Zeus
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Date d'inscription : 11/06/2007
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